Les tabous autours du Python regius

Tabous autours du Python royal au Ghana et au Bénin

Au Ghana :

Il y a deux secteurs principaux où le python royal est sacré pour les habitants. Ceux concentrés autour d'Afife dans la Région Volta et Somanya dans la Région Orientale.
Afife est un secteur où, pour des raisons religieuses, la permission de le chasser est refusée. Le nom local donné au python regius est « Ayorgbor » ou « Togbe Dagbui ». Plus de 28 villes et villages constituent le Conseil Traditionnel d’Afife. Dans le Secteur Traditionnel Afife on croit que, si l’un est tué, il ne pleuvra pas. Si quelqu'un tue vraiment un python royal, il/elle doit acheter une nouvelle marmite et porter le cadavre à Afife pour l'enterrement. Les cheveux du coupable, les aisselles, la zone génitale et anale sont rasés. Il/elle doit porter le cadavre sur la tête rasée et se promener pieds nus à Afife pour l'enterrement et la cérémonie. Les cérémonies programmées pour la purification et pour l’enterrement du python royal sont si embarrassantes qu’elles décourageraient n'importe quelle personne qui aurait voulu en tuer. L’arrivée du Christianisme a érodé cette croyance à un certain degré…

Le python royal est le Dieu qui a mené ce groupe des Ewe du Togo au Ghana il y a environ 150 ans. Les adorateurs couvrent "les morts sur la route" de vêtements ou des feuilles s'ils rencontrent par hasard le cadavre d’un python royal. Il arrive que les villageois d'Afife fassent des barrages de route, arrêtant les conducteurs en leur demandant de conduire plus prudemment afin d'éviter d’écraser des pythons.
Tous les Ewe ne considèrent pas le python royal comme être sacré, mais ils savent qu’il est amical, ainsi il n’est pas tué. Les villages adjacents au secteur traditionnel d’Afife ne tuent pas les Pythons regius par respect pour leurs voisins. Beaucoup d’Ewe ont migré loin de la Région Volta jusqu’aux secteurs comme la Région Ashanti, la région Centrale et le Greater Accra. Leur respect pour le python royal a migré avec eux. Dans les villages avec appartenance ethnique mélangée le Ga, Fanti et les habitants d’Awuto, en adorant les pythons royaux, ne les tuent pas aveuglement.

Le second secteur où le python regius est considéré comme sacré est Somanya et les villages adjacents, la population y atteint plus de 20 000 personnes. Celle-ci est composée principalement de Nyala-Krobo, avec quelques Ga et Ewe. Six clans constituent les Nyala-Krobos. Ce sont les Bornya, Plan, Bunase, Myewe, Ogone et Okper. Le python royal est vénéré, surtout par le clan des Bornya qui sont les prêtres des Nyala-Krobos. Les Bornya vivent dans les villages de Sawer, Okonya, Korlegen, Adzikpo et Basano. Tout comme Afife, une fête est consacrée au python au début de l’année.

Par leur tradition, il y a certains endroits où l’on ne permet pas au peuple de toucher ou même de déranger un python royal. Tuer un python regius est un sujet tabou. Un python royal entrant dans une maison est considéré comme une bénédiction et une cérémonie de libation doit être exécutée.

Agomeda occupe le sud du complexe Somanya. Les habitants d'Agomeda sont Adangber avec une minorité de Ewe. Ici le python royal est également tabou. Si un python royal entre dans une maison il n'est pas tué, mais porté à l'extérieur dans les buissons.

Au Bénin :

Ruvell (1996) a reporté des références similaires en ce qui concerne le python royal au Bénin. Cet auteur a écrit que le « le temple principal et le grand prêtre du python se situent dans l’Ouidah, Dahomey (le Vatican du python) il est le premier exemple d'utilisation durable et de conservation.

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Le grain est stocké par des villageois dans des granges à blé surélevées par des échasses, car les rongeurs nuisibles sont un problème persistant. Durant les 600 dernières années le python royal a été considéré comme un dieu, avec des prêtres locaux exhortant des villageois de les apporter dans les villages comme des animaux sacrés où ils sont gardés comme dans une sorte de ferme religieuse.

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Aucun adorateur des python n’a jamais blessé un python regius ou penser en manger. Les ramassages de python dans les villages et le résultat qui en découle répriment la population des rongeurs et protègent les dépôts de grain. Le culte de python est si fort que les Portugais au 17ème siècle ont construit une cathédrale directement sur la place du temple du python. L'utilisation durable peut être un concept difficile pour certains aujourd'hui, mais les Dahomeans dans leur coin d’Afrique ont pratiqué la protection de l’espèce par leurs valeurs pour des centaines d'années dans leur intérêt et celui des pythons ».